Lundi 30 novembre.
A 7h30 lorsque je sors de la cabine et la température de la coursive me surprend ;
J’ai la réponse à mon interrogation lorsque je sors sur la coursive extérieure : le temps est complètement bouché car il neige à gros flocons et le vent est fort. Le thermomètre affiche zéro degrés.
Dans le grand sud, la température baisse de 1 degré par tranche de 10 Km/h de vent.
J’attends une éclaircie pour monter sous le mât radar et démonter mon antenne.
Mais peine perdue, le vent se renforce et je dois me résigner à affronter les rigueurs climatiques du moment. J’ai mes deux vestes polaires l’une sur l’autre, les gants, la capuche bien fixée, et je pars à l’assaut du mât Radar sous l’œil étonné des quelques passagers présents sur l’aileron de passerelle, bien à l’abri du vent…
J’ai du mal à me maintenir dans le vent qui continue de se renforcer, et j’affale l’antenne avec beaucoup de mal.
Comme de bien entendu l’antenne s’enroule autour des drisses présentes sur le mat, et je dois ôter mes gants pour démêler cette perruque de fil électrique et de ficelle mouillée.
Un vrai plaisir, la neige me cingle le visage, mes doigts s’engourdissent, le froid me pénètre, mais cela n’entame en rien mon moral, et j’irais presque jusqu’à dire que cela ne me déplait pas.
Cela fait partie des règles du jeu et de toute façon je n’ai pas le choix.
Danielle est un pont au dessous de moi et est soumise aux mêmes conditions climatiques que moi.
Elle récupère mon antenne et le câble qu’elle enroule de façon professionnelle.
Elle en a l’habitude depuis le temps que nous « crapahutons » ensemble dans des endroits particuliers.
Le matériel réintègre les boites étanches, qui ensuite sont rangées dans le sac qui leur est dédié.
Je demande à mon ami Mauricio, le second Capitaine qu’elle est l’ « E T A »? Nous sommes entre marins, alors parlons comme des marins.
Rassurez vous, nobles terriens, l’ E T A n’est pas une association de terroristes. Cela signifie pour tous les marins du monde « Estimate Time Arrival », autrement dit « L’heure estimée d’Arrivée ».
Mauricio me montre le cadran digital d’un instrument, et il suffit de le lire pour avoir la réponse à ma question. Cet appareil est un GPS marine qui prend en compte tous les paramètres (vitesse du navire, force du vent, force des courants, dérive du navire etc) et calcul en permanence l’heure d’arrivée.
Je lis 14 heures 30. Il faut y ajouter environ 1h30 pour l’amarrage et la pose de la coupée qui nous permettra de quitter le bord.
La neige a fait place à un beau soleil, le vent est beaucoup moins fort et le thermomètre est remonté à 5 degrés.
Je fais mes adieux au Commandant et à son second, mon nouvel ami Mauricio et nous quittons l’Evangélistas à 16 heures. Nous sommes redevenu des terriens.
Il nous faut trouver un hébergement pour ce soir. Danielle a déjà coché quelques adresses sur le guide du routard.
Après quelques mètres sur le quai de Puerto Natalès, nous sommes abordés par une dame qui nous vante les qualités de son hospitage et propose de nous emmener en voiture pour juger si cela nous convient.
Le rapport qualité prix nous convient et nous posons nos sacs pour la nuit.
Nous sommes surpris par le nombre de couvertures, la réponse ne se fait pas attendre, il n’y a aucun moyen de chauffage. Nous en avons vu d’autres et comme j’ai déjà dit : à la guerre comme à la guerre !
Après le repas du soir, je commence à rédiger mon blog ; je dois vous avouer que je renonce pour ce soir, j’ai pourtant ma veste polaire, mais le froid dans cette chambre est vif et humide, aussi je me réfugie à l’abri sous la couche de couvertures.
Les Routards frigorifiés.
mercredi 2 décembre 2009
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