Samedi 28 novembre.


















A huit heures du matin, nous sommes invités à nous lever, on nous annonce :
la position du navire, ce matin par 45 degrés sud,
et la météo, ciel couvert, pluie et cinq degrés.
Le bruit calfeutré du moteur a bercé notre sommeil, mais il faut nous habituer aux vibrations
de notre couchette.
Après le petit déjeuner, Danielle m’accompagne à la passerelle.
Les canaux de Patagonie sont à la hauteur de leur réputation, le spectacle est extraordinaire, nous naviguons au milieu de centaine d’îles, dont les sommets de certaines sont enneigés.
Sur tribord, nous apercevons le bout de l’île de Chiloé.
Notre vitesse moyenne est de 14 nœuds, soit environ 26 Km/h.
Les couleurs sont changeantes. Très rapidement l’on passe d’un ciel bleu avec un soleil magnifique,
à un temps brumeux, avec des nuages bas.
De temps en temps de violentes averses de pluies s’abattent sur nous. La température joue également au yoyo, passant brutalement de 15 à 5 degrés en quelques instants.
Pendant les périodes de mauvais temps, je fais de la radio, ce qui intrigue de nombreux passagers.
Je leur explique ce qu’est le Radioamateurisme, et que contrairement à ce qu’ils pensent, je ne suis pas un membre de l’équipage, mais un passager comme eux.

Cet après-midi, nous empruntons le canal de Cachabuco, pour sortir dans le golfe de Penas.
Pendant une quinzaine d’heures l’Evangélistas va subir la grande houle de l’Océan Pacifique sud,
Nous sommes dans les « quarantièmes hurlants », comme les définissent les marins.
Demain nous serons dans les cinquantièmes rugissants, mais bien heureusement à l’abri dans les canaux de Patagonie.

Ce soir, la salle à manger a perdue une grande partie de son effectif, résultat des effets du roulis sur les estomacs.
Le navire est très haut sur l’eau car il n’a pas les camions pour servir de lest et bien l’asseoir sur l’eau.
Ce soir le bar ne fera pas recette, la quasi-totalité des passagers a adopté la position horizontale de très bonne heure.

Les Routards du roulis.