Ce matin nous avons commandé un taxi pour aller à la station de bus.
Nous croisons les doigts pour qu’il soit à l’heure car nous avons constaté à de nombreuses reprises qu’il y a l’heure classique, et …l’heure chilienne, on dit 8 heures, mais cela peut être 8h30, 9 h… voire plus. Cela se confirme et je suis obligé de héler un taxi en maraude, ici aussi ils sont légion.
Dans cette même logique, nous partons avec un quart d’heure de retard, ce qui est peu…
C’est notre dernier trajet en bus, 700 km séparent Punta-Arénas d’Ushuaia.
Deux heures plus tard, le canal de Magellan coupe notre route.
C’est l’endroit le plus étroit pour le franchir.
Le vent fort provoque une houle courte et de petites gerbes d’écume coiffent les vagues comme une chevelure blanche qui flotte au vent.
Au bout d’une heure, le bac arrive et de nombreuses voitures et camions débarquent.
Le navire subit les effets du vent et des mouvements de l’eau, aussi notre bus se trouve bloqué moitié sur la terre, l’autre moitié sur le bac. Les membres de l’équipage sont obligés de mettre des cales sous les roues afin de lui permettre d’embarquer. L’arrière frotte le sol dans un bruit assourdissant, mais il réussit à se dégager de cette position inconfortable.
La traversée dure une vingtaine de minutes, avec par moments des coups de roulis importants.
Tous les véhicules sont bloqués au moyen de cales sous chaque roue.
Nous entrons sur l’île de la Terre de feu. La végétation n’est composée que de touffes d’herbes rases, les vents soufflent très fort toute l’année et les arbres ne peuvent pousser, la végétation s’est adaptée au conditions climatiques difficiles en ces lieux.
Après 6h30 de route, nous sommes à la frontière du Chili.
A cet endroit de la pampa le vent est très fort, heureusement le bus nous a arrêté à la porte du bâtiment de la Police aux frontières.
Puis quelques kilomètres plus tard, c’est le poste frontière de l’Argentine.
C’est le tirage des matchs de la coupe du monde de football et les policiers regardent plus les écrans qu’ils n’examinent nos passeports.
Nos remontons dans le bus, mais après quelques tours de roue, le chauffeur freine brutalement.
Cette fois ci ce sont les douaniers qui interviennent.
Tous les passagers doivent descendre du bus et récupérer l’intégralité de leurs bagages pour vérification.
Cette opération prends environ une heure au grand désarroi de nos deux chauffeurs.
Nous reprenons notre route, direction Ushuaia via Rio Grande.
Le soleil fait place à un temps gris, puis, à l’horizon, se profilent les contreforts de la Cordillère des Andes avec ses sommets enneigés.
Nous roulons un long moment le long des rives du lac Fagnano.
La route commence à serpenter à flanc de montagne et petit à petit, la pluie se transforme en neige.
Nous roulons maintenant sous des bourrasques de vent et de neige. Les apiques sont impressionnants.
Puis c’est la longue descente vers Ushuaia. Il est 21 heures lorsque notre bus atteint son terminus.
Cela nous remet sept années en arrière, notre première visite date de 2002.
Notre ami Pupi LU8XP est là pour nous accueillir, l’émotion est perceptible des deux côtés.
Nous rejoignons son domicile où nous attends Luisa son épouse.
Pupi refuse que nous logions à l’hôtel ; pour lui il est impensable que « son frère » ne loge pas chez lui.
La soirée se termine fort tard,nous évoquons nos vieux souvenirs communs.
L’hospitalité chez nos amis n’est pas un vain mot.
Les Routard du bout du monde.
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