vendredi 13 novembre 2009

Plein les yeux : 1er épisode.





























Mercredi 11 novembre 2009.

Il est 4 heures du matin lorsque nous montons dans le minibus qui va nous conduire aux Geysers « Del Tatio » situés à 90 Km de San Pedro et à 4.320 mètres d’altitude.
Tout le trajet s’effectue sur de la piste et nous sommes en convoi à plusieurs minibus. Il y a des moments où l’on a l’impression de rouler dans un épais brouillard, la visibilité est réduite à quelques mètres à cause de la poussière soulevée par le véhicule qui nous précède.

Nous arrivons sur le site au lever du jour. Si je voulais décrire cet endroit, je devrais utiliser tous les superlatifs de la langue française. Il y a des geysers un peu partout autour de nous ; ils sont actifs pendant six minutes toutes les quatre minutes. Pourquoi ? Je n’ai pas la réponse, pas plus que Juan notre guide chauffeur à qui, bien entendu, j’ai posé cette question piège.

Le soleil n’est pas encore visible et heureusement que nous avons endossé polaire plus veste polaire
Danielle à mis deux pantalons l’un sur l’autre; nous avons pensé que les gants étaient superflus, erreur profonde car ici il fait… moins douze degrés.
L’eau jaillit à 85 degrés, c’est ce choc thermique qui produit les colonnes de vapeur qui peuvent atteindre une dizaine de mètres de hauteur.
Il y a une petite piscine de quelques mètres de diamètre et de profondeur autours de chaque grand geyser, et les abords sont très friables. Des murs de protection définissent les limites à ne pas franchir.
Cette année, un français ( !) n’a pas respecté les consignes de sécurité et est tombé dans cette eau à 85 degrés, il n’a survécu qu’une journée à ses brûlures.
Dès que le soleil apparaît à l’horizon, la température devient positive, et monte à 3,5 degrés.
Cela n’empêche en rien certains de se mettre en maillot de bain et de se baigner dans une piscine naturelle alimentée par une source d’eau chaude ; nous n’avons pas tenté l’expérience, courageux mais pas téméraires.

Le désayuno, traduisez le petit déjeuner, est servi dans cet environnement féerique. Nous prenons du maté de coca, c’est de la feuille de coca en tisane qui a le gros avantage de ré oxygéner rapidement le sang et en conséquence de lutter contre le mal de l’altitude, mais rassurez-vous, on ne voit pas d’éléphant rose…

Lors de la descente vers San Pédro, nous avons la chance de rencontrer un troupeau composé de Lamas, de Vignognes d’Alpacas et de Guanacos. Notre chauffeur s’arrête pour nous permettre de prendre les photos et les vidéos qui s’imposent lors de telles rencontres.

Il est midi lorsque nous arrivons à San Pédro, un peu fourbus par ces kilomètres sur des pistes défoncées. Ici, au soleil, le thermomètre affiche 35 degrés, ce qui nous change des moins douze de ce matin. En quelques heures nous avons subit une différence de température de 47 degrés, et sommes passés de 2.250 à 4.320 mètres puis à nouveau à 2.250. Il faut que l’organisme s’adapte rapidement à ces conditions.

Vers 16 heures nous repartons en direction de la vallée de la lune, distante d’une vingtaine de kilomètres. Notre minibus nous dépose sur un haut plateau qui surplombe une vallée constituée de rochers en adobe et de sable. De nombreux adeptes du sand board se livrent à leur activité. Il montent à pieds sur le sommet de la dune et redescendent sur une planche identique à celle utilisée sur la neige.
Nous descendons dans cette vallée sur un chemin sableux où les pieds s’enfoncent jusqu’au milieu de nos chaussures de marche.
Nous dirigeons maintenant vers un endroit où nous faut gravir une dune d’une centaine de mètres de hauteur, puis escalader un pan de montagne.
Lorsque le soleil disparaît à l’horizon, les couleurs des montagnes et des dunes changent au fur et à mesure que l’éclairage varie. C’est presque irréel.

Il est 20h30 lorsque nous retrouvons l’hôtel Chiloé.
Les Routards montagnards.


Jeudi 12 novembre.

Départ à 8 heures pour un parcours de 350 Km dont environ 200 en plein désert. Nous sommes en compagnie d’un couple Espagnol dont la Femme parle parfaitement notre langue.
Nous partons avec un 4X4 Mitsubichi., équipé d’un turbo spécial pour régénérer l’oxygène du moteur étant données les altitudes de la région. Au volant Pédro qui parle un peu anglais.
Nous partons à deux 4X4 pour des problèmes de sécurité, deux françaises et deux Brésiliennes composent son équipage.
Dès la sortie de San Pédro la route grimpe et nous prenons rapidement de l’altitude.

Nous faisons un stop au bout d’une heure de route et dégustons une tisane de maté de coca pour résister aux problèmes d’altitude. Nous sommes à 4.100 mètres, la respiration est un peu plus difficile et il faut doser ses efforts. Nous avons une vue panoramique sur toute la vallée et sur notre droite trône le volcan Licancabur qui culmine 5.916 mètres, c’est un volcan éteint.
Nous reprenons la route, la frontière bolivienne est à 1 Km, et nous franchissons un col qui culmine à 4.850 mètres. Pédro est fier de nous faire remarquer que nous sommes 30 mètres plus haut que le Mont Blanc.
Nous quittons maintenant le bitume pour le sable. Pédro enclenche le deuxième pont de véhicule.
C’est notre première expérience de Désert. L’altitude oscille entre 4.500 et 4.700 mètres, ce que nous ressentons lors des différents arrêts. Les paysages sont à couper le souffle, si je peux m’exprimer ainsi, car ce n’est pas recommandé à cette altitude. Le désert d’Atacama a la particularité de regrouper tous les types de déserts que l’on rencontre dans le monde. En peu de temps on passe du caillou au sable et du sel à la tôle ondulée.
Le sel provient des retombées des fumerolles des différents volcans actifs de la région.
Ce qui est impressionnant pour nous « novices du désert », c’est la façon de conduire de Pédro, une main sur le volant avec des rotations rapides de 180 degrés pour rattraper le véhicule qui est en dérapage permanant, l’autre main sur le changement de vitesse. Nous roulons à 80 Km /h sur la tôle ondulée et de ce fait nous ressentons moins les oscillations du véhicule. Les dunes succèdent aux dunes, si les gravir est impressionnant la descente l’est encore plus, certaines pentes dépassent les 45 degrés, et toute erreur de conduite est fatale.
Nous arrivons à la salina de Quopiaco, immensité recouverte d’une croûte de sel. Arrêt sur les bords d’une laguna qui est une étendue d’eau dont les bords sont gelés, c’est le lieu de vie des flamands roses. Leur couleur est due à la nourriture qu’ils absorbent. Quelques « Outardes » encore appelée « oie de Magellan » vivent au milieu des flamands roses. Les outardes vivent en couple toute leur vie ; si la femelle meure le mâle se laisse mourir, mais si le mâle meure en premier, la femelle retrouve un autre compagnon !!!

Nous sommes maintenant dans une région montagneuse où pousse une maigre végétation, de nombreux troupeaux de vicounas (vigognes) vivent dans cette région.
A l’horizon se profile la Cordillère des Andes Bolivienne.
Nous prenons le repas de midi à l’abri du vent dans une anfractuosité rocheuse après la descente vertigineuse du sommet d’une dune.
Le vent est grand et la température de 15 degrés au soleil.

Direction le salare de Puksa puis l’immense salare de Tara. Il est bleu clair avec des reflets verts.

Sur le chemin du retour nous retrouvons l’immensité du désert et Pedro s’en donne a cœur joie de conduire sur le sable, à nouveau nous sommes à la limite du décrochage, mais c’est un expert de conduite dans le désert. Nous pensons à notre ami Gérard Bossaert, lui aussi grand expert dans ce domaine.

De retour à l’hôtel Chiloé, nous retrouvons nos deux amis Canadiens Thérèse et Bruce. Ils nous présentent deux américains Nevil et David, tous deux passionnés par l’astronomie. Nous découvrons le nom des étoiles qui brillent au dessus de nos têtes et notemment Jupiter et la constellation d’Orion.

Ils utilisent un petit PC dans lequel ils rentrent les coordonnées GPS de l’endroit où ils se trouvent et découvrent alors le nom des étoiles présentent à l’heure de l’observation.
Nevil (77 ans) me demande si à part les voyages j’ai une passion, la réponse est simple : Radioamateur.
Et là, surprise, ses parents et son oncle était radioamateurs, et il connaît tout de ce hobby, il ne lui manque que la licence.
Ils nous font partager leur passion et je leur fais partager la mienne.

C’est dans cette région que va être construit le plus grand observatoire au monde, financé par l’Europe, le Japon, les USA et le Chili qui offre le site. Il y aura des antennes de Radiotélescope à 5.000 mètres d’altitude.
La soirée se termine par un repas pris en compagnie de nos nouveau amis.

Buenas notchès.

Les Routards la tête dans les étoiles.

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