mercredi 18 novembre 2009
Plein les yeux : 2ème épisode.
Mardi 17 novembre.
Hier soir je n’ai pas réussi à me connecter au réseau WIFI de l’hôtel, me privant ainsi du plaisir de vous faire participer « en live » ou presque à notre aventure.
Bernard, le patron des lieux, réinitialise le routeur et, Oh, miracle ! je retrouve une connexion parfaite à 54 Mbit/s, (ce détail pour les amoureux de la technologie informatique !).
Au petit déjeuner, nous retrouvons nos trois nouveaux jeunes amis, Marlène, Johann et Jean Alexandre.
Nous décidons de partir ensemble pour découvrir Valparaiso, ville portuaire de 274.300 habitants.
« Un point sur la planète s’alluma minuscule…
Surgirent des navires pavoisés beaux comme des colombes de rêve…
Valparaiso scintilla dans la nuit de l’univers. »
Et non ! ce poème n’est pas de ma plume mais de celle de Pablo Néruda, dont une de ces résidences, la Sébastiana, est située non loin de notre actuelle résidence.
Valparaiso est située à 115 kilomètres à l’ouest de Santiago.
Sa baie, en forme d’amphithéâtre, est constituée de 45 collines, appelées ici des « Cerros », qui sont un labyrinthe de petites ruelles que l’on peut parcourir à pieds de jour uniquement, la nuit l’insécurité y est totale.
Il est possible de gravir quelques unes de ces collines grâce aux « ascensores » (je ne vous traduit pas), aussi vétustes les uns que les autres.
Mais, remontons un peu dans le temps :
En 1536, Juan de Saavedra part du Chili pour retrouver Diego de Almagro (découvreur du Chili) dont on est sans nouvelles. Il le retrouve dans cette immense baie qu’il baptise du nom de son village andalou « Valparaiso ».
Au XIXeme siècle ce port devient le premier port du continent sud américain.
Ce de là que partent les grands voiliers pour chasser la baleine, d’autres cinglent vers le nord, en direction du désert d’Atacama pour y charger du nitrate.
Comme le dit Pablo Néruda : « Jours féroces et fantastiques où les océans ne communiquent entre eux que par le lointain détroit de Patagonie », Valparaiso est le lieu d’une escale bien méritée pour les grands Clippers venus d’Europe ou de la côte Est américaine après avoir franchi le redoutable Cap Horn.
Ce port, chanté par tous les marins du monde, voit son activité décroître à partir de 1914, date de l’ouverture du canal de Panama, ce qui rend obsolète le passage par le Cap Horn.
Un peu d’imagination suffit pour voir sortir un vieux Cap-Hornier d’un des bistrots du port,ou croiser Robinson Crusoé de retour de son île « Juan Fernandez », située au large à 670 Km, et pourquoi pas croiser Sarah Bernhardt dans le quartier historique, en route vers le théâtre.
Le dit Quartier historique est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2003.
La ville est grouillante de monde, et les rues regorgent de petits bus et de taxis.
Les élections législatives sont pour le début décembre, et les partisans de chaque postulants disposent d’immenses panneaux un peu partout à travers la ville.
Nous utilisons le funiculaire les fameux « ascensores » pour gravir la colline.
Du sommet, la vue est imprenable sur les ports militaires et civils. Plusieurs minéraliers et cargos sont à l’ancre en attendant qu’une place à quai se libère.
Le midi nous décidons de prendre notre repas dans un des nombreux petits restaurants situés au dessus du marché aux poissons. Chaque propriétaire nous vante sa cuisine, qui est la meilleure du marché.
Celui qui remporte notre aval a fait l’effort de nous parler quelques mots de français.
Après ce repas « Typicos », nous accompagnons nos trois amis au terminal de bus, ils partent vers San Pedro de Atacama avec une première escale à la Serena.
Nous en profitons pour réserver nos places pour le Bus de nuit Santiago Puerto Montt, durée 14 heures, aussi choisissons nous de voyager en Super Camas supérieur, c'est-à-dire que nous auront un vrai lit.
Et oui ! les routards ne se refusent rien… mais cela nous coûte moins cher qu’une chambre d’hôtel et nous fait gagner une journée sur notre planning.
Sur le chemin du retour vers l’hôtel, nous assistons à une manifestation d’enseignants, devant le Parlement.
C’est aujourd’hui qu’est voté le budget.
Les forces de police sont impressionnantes, aussi hésitons nous à nous mêler à la foule, mais cette manifestation à l’air très pacifique.
Je fais un gros mensonge en me faisant passer pour un Professeur Français en électronique… (je sais ce n’est pas bien de mentir, mais c’est pour la bonne cause !).
Renseignements pris près de quelques… « Collègues manifestants » ! qui parlent la langue de Shakespeare, j’apprends qu’ils veulent retrouver les avantages supprimés par le Général Pinochet à son arrivée au pouvoir en 1974. Il y en a même un qui m’offre son badge !
Après avoir renversé Salvador Alliendé le 11 septembre 1973, Augusto Pinochet devient "Chef suprême de la nation" en juin 1974; Il instaure une dictature militaire et un régime d’austérité économique; il supprime, entre autre, tous les avantages des fonctionnaires.
En mars 1990, au terme d’élections libres, il est remplacé à la Présidence de la République par Patricio Aylwin.
Depuis le 11 mars 2006 c’est Michelle Bachelet qui préside aux destinées du Pays pour une durée de 4 ans.
Nous rentrons tranquillement à l’hôtel situé en haut d’une petite rue très pentue.
Demain matin nous irons visiter un autre coin de Valparaiso, appareil photo et caméra bien dissimulés car ici les pickpockets sont légions.
Les routards manifestants malgré eux.
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